Accéder au contenu principal

Comment se nourrit le blob ?

Une curieuse entité qui peut être rencontrée au sein de la forêt : le "Blob"


Ni créature, ni végétal, ni champignon, cet organisme monocellulaire qui a fait son apparition sur Terre il y a un milliard d'années suscite autant d'interrogations que d'émerveillement. Comment fonctionne-t-il ? Comment se reproduit-il ? Comment se nourrit-il ? L'Office national des forêts (ONF) vous présente Physarum polycephalum, ce "blob" que l'on peut croiser en milieu forestier. Une curieuse entité qui peut être rencontrée au sein de la forêt : le "Blob" 07/12/2021 Imprimer la page Partager Apparu sur Terre il y a un milliard d'années, le blob ou Physarum polycephalum est une créature fascinante qui intrigue les chercheurs. Cet organisme constitué d'une seule cellule est pratiquement impérissable. En effet, cette petite créature ne redoute que la lumière et la sécheresse, et peut entrer en hibernation dès que les conditions deviennent défavorables à son épanouissement.

En milieu de laboratoire, il est possible de le maintenir en vie indéfiniment. En effet, le blob possède un système d'autorégulation qui lui permet d'éliminer toute toxicité lorsqu'il se dessèche ; en le rinçant avec quelques gouttes d'eau, tout son système "renaît" de nouveau. De plus, son mode de reproduction est tout aussi remarquable que son cycle de vie. Le blob peut se reproduire de trois manières différentes : sexuée, asexuée ou par clonage.




Le blob se développe en formant des excroissances. Son apparence est comparable à celle de la gelée. Habituellement, cet organisme primitif présente une teinte jaune orangée, une texture gélatineuse et est recouvert de membranes visqueuses. Néanmoins, il peut également arborer des teintes blanches, roses ou grises. Il existe plus d'un millier d'espèces distinctes, variant en taille et en forme.

Généralement de forme plate, il peut croître en hauteur ou former des excroissances en forme d'étoile que l'on nomme "pseudopieds" lorsqu'il ressent de la "faim". On peut alors dire qu'il "se déplace à la recherche de nourriture".

Le saviez-vous ? 
Le surnom "blob" découle du film américain The Blob. Sorti en 1958, ce film décrit une situation catastrophique où une substance gélatineuse extraterrestre colonise la planète en absorbant les habitants...

Un mode de vie hors du commun Pour se nourrir, le blob absorbe sa nourriture, composée de bactéries et de champignons, puis la digère grâce à des composés chimiques. Après s'être alimenté, le blob double de taille chaque jour. Lorsqu'il est affamé, le blob peut se déplacer jusqu'à 4 cm par heure grâce à ses pseudopieds.

Lorsqu'il trouve de la nourriture, il communique avec ses semblables par le biais de récepteurs chimiques. Lorsqu'il excrète, il sécrète du calcium, attirant ainsi les autres individus qui fusionnent avec lui.

Deux blobs génétiquement identiques peuvent fusionner pour n'en former qu'un seul, ou inversement, le blob peut se diviser en plusieurs clones. S'il atteint la maturité dans un environnement extérieur, le blob se transforme en millions de spores qui se dispersent dans l'environnement où certaines peuvent se développer.

Le blob en milieu forestier Il est possible de le croiser sur notre territoire dans les forêts humides, sur les écorces, dans la litière, mais aussi dans le compost de votre jardin !

Le blob est présent partout sur la planète, il peut survivre à des températures extrêmement froides et chaudes tant qu'il est à l'abri de la lumière et de la sécheresse. Les forêts constituent ainsi l'habitat idéal pour cette entité unicellulaire.

En tant qu'amateur des amas de bois anciens dans les zones humides, le blob se développe sous les troncs au sol, à l'abri de la lumière. Il se nourrit de bactéries et de champignons forestiers, dont il raffole. Il peut dévorer un bolet en quelques heures !




Physarum polycephalum se développe sur le tronc d'un arbre dans une forêt humide, à l'abri de la lumière. Inouï ! En milieu de laboratoire, il peut atteindre une superficie de 10 m². Le plus grand blob jamais observé se trouvait aux États-Unis, dans les Appalaches en Virginie-Occidentale, et mesurait 1 km² !

Une entité intelligente Bien que dépourvu de cerveau, Physarum polycephalum démontre une forme d'intelligence. Il est capable de communiquer et de résoudre des problèmes complexes, comme trouver le chemin le plus court parmi 60 000 pour sortir d'un labyrinthe...

Il peut aussi anticiper des changements dans son environnement climatique et s'adapter à un répulsif. Or, ces comportements sont généralement associés à des vertébrés dotés d'un cerveau complexe.

Des expériences scientifiques ont prouvé que le blob pouvait transmettre son savoir. Il suffit qu'un seul blob détienne une information pour la partager avec trois autres. Le blob peut établir des connexions avec d'autres individus grâce à une veine qui se forme en trois heures à la jonction de deux organismes. C'est ainsi que l'information circule.

Compte tenu de son intelligence et de sa capacité à se renouveler indéfiniment, de nombreuses recherches sont menées pour des applications thérapeutiques.